
Oies sauvages et cygnes dans le parc national de la vallée inférieure de l’Oder, avec vue sur la réserve naturelle de Zehden en Pologne.
Par une merveilleuse journée de février, je me suis rendue dans la vallée de l’Oder entre Criewen et Schwedt. Mon objectif était d’observer les Cygnes chanteurs qui y passent l’hiver, mais j’ai également vu des Oies cendrées, des Oies rieuses et des Tadornes de Belon.
Ces oiseaux atteignent l’Allemagne depuis des régions de toundra en Finlande et en Scandinavie, ainsi que de régions nord-est plus éloignées jusqu’au-delà de l’Oural. Et sur la rive enneigée, j’ai même aperçu un couple de renards en plein jour.
Tout d’abord, quelques impressions du paysage charmant que nous offre l’Oder à la frontière germano-polonaise. Ce cours d’eau frontalier calme et heureusement non navigué est non seulement un plaisir en saison chaude, mais également en hiver, quand l’eau gèle dans le paysage ramifié des polders et parfois même dans le cours principal de l’Oder.
Vu depuis le côté allemand, la rive polonaise de l’Oder s’élève de manière impressionnante. Entre deux, il y a beaucoup de place pour des prairies, pour les bras ramifiés de l’Oder et pour les zones de roseaux. Même en hiver, d’innombrables oiseaux s’y rassemblent. Notamment les oies sauvages se reposent pendant la journée sur les surfaces ensoleillées et s’envolent soudainement au moindre dérangement.
Un comportement social en hiver
Il n’est pas facile de s’approcher des Cygnes chanteurs. Cela demande de la chance et de la persévérance, car les humains maintiennent systématiquement une distance prudente avec ces hivernants craintifs, de sorte que même avec mon objectif lumineux de 800 mm, je ne peux pas vraiment m’approcher d’eux.

Oies sauvages en vol : Oies cendrées, Oies des moissons et – en haut, assez au centre – trois Bernaches cravants.
Ce qui est frappant à cette période de l’année : en général, que ce soit dans l’eau, sur les promontoires gelés ou dans les airs, les animaux sont déjà en couple. La préparation hormonale et comportementale à la reproduction est en plein essor. Et une fois que les Cygnes chanteurs auront décollé d’ici pour atteindre leurs régions de reproduction nordiques, ils y établiront un territoire en couple – généralement près d’un petit lac – et le défendront vigoureusement. Ils ne permettent pas à un autre couple de cygnes de nicher là-bas.
D’autre part, même en février, les Cygnes chanteurs préfèrent rester en groupe : c’est plus sûr, il y a plus d’yeux et d’oreilles pour se prévenir si un renard ou un chasseur approche. En effet, même si, pendant toute l’année, il est interdit de chasser les Cygnes chanteurs chez nous, cela arrive régulièrement.
En hiver, les Cygnes chanteurs ne s’entendent pas seulement entre eux, mais aussi avec les Cygnes de Bewick et les Cygnes tuberculés de la même famille. Souvent, ces espèces passent la nuit ensemble sur le même lac, et même pendant la journée, elles se reposent à proximité les unes des autres ou se nourrissent de feuilles de Colza d’hiver. Aucune trace de concurrence en dehors de la période de reproduction.
Et quand ils chantent
Je suis toujour fascinée quand ces grands oiseaux blancs chantent. En pleine hiver!
Alors que je me focalisais sur les Cygnes chanteurs et les differentes oies sauvages agitées, le soleil a percé de plus en plus fort l’après-midi et a fait briller l’eau d’un bleu intense. Enivrant.
Bruyants même en plein vol
Les Cygnes chanteurs ont une trachée très longue et sinueuse, ce qui leur permet de produire des sons polysyllabiques et prolongés. Leur chant caractéristique s’entend par exemple lorsque des familles se rencontrent sur l’eau – c’est une sorte de rituel de bienvenue. Ici, vous pouvez également entendre un tel cérémonial d’accueil, bien que les basses fréquences soient bruyantes en raison du vent fort.
Quand les Cygnes tuberculés volent, un bruissement produit par leurs puissants battements d’ailes traverse l’air. On peut l’entendre de très loin, jusqu’à une distance de 2 km par temps calme.
Les Cygnes chanteurs volent beaucoup plus silencieusement que les Cygnes tuberculés. Ils ne font pas de bruit d’ailes, on n’entend qu’un léger sifflement. Cependant, ils crient souvent en vol. Et si un couple vole ensemble d’un point A à un point B, il semble qu’un seul des deux crie à la fois, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous.
Adieu Criewen
J’aurais aimé rester plus longtemps à Criewen, mais en voiture – que je préfère pour ce genre d’excursions à cause de tout mon matériel – il faut environ deux heures pour rejoindre le centre de Berlin. Et comme les journées sont encore courtes début février, j’ai pris le chemin du retour à 16 heures. La vie dans le magnifique parc national de la vallée de l’Oder s’est alors arrêtée.
Singschwan | Cygne chanteur | Whooper swan | Cygnus cygnus
Et en allemand: Singende Wintergäste
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